(Afrique) – Tentative de coup d’État au Bénin : une nuit de braise déjouée par l’armée loyale… et la CEDEAO

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Dakar, 9 déc. 2025 (VIBRACTU) – Le Bénin a frôlé le chaos dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 décembre. Une mutinerie partie de la base militaire de Togbin a tenté de renverser le président Patrice Talon et de s’emparer des institutions, avant d’être finalement neutralisée par l’armée républicaine appuyée par des forces de la CEDEAO.

D’après le compte-rendu du Conseil des Ministres du Bénin qui s’est réuni en séance extraordinaire le lundi 8 décembre sous la présidence de Patrice Talon, président de la République, tout commence vers 2h du matin, lorsque des soldats insurgés attaquent le domicile du général Bertin Bada, directeur du cabinet militaire du Président. Le général parvient à s’échapper, mais son épouse est mortellement touchée.

Les mutins enlèvent ensuite le général Abou Issa, chef d’état-major de l’Armée de Terre, après une violente résistance, et séquestrent le colonel Faïzou Gomina, commandant de la base de Togbin.

Très vite, les renseignements confirment que la mutinerie est organisée et pilotée depuis cette même base, d’où les assaillants ont pris armes et blindés. Aux premières heures du jour, les insurgés foncent vers la résidence du chef de l’État.
La Garde Républicaine, alertée et en position, engage un affrontement d’une rare intensité. Patrice Talon suit les combats en direct aux côtés de ses soldats. Débordés par la riposte, les mutins battent finalement en retraite.

Déterminés à poursuivre leur plan, ils se replient vers la Télévision nationale, où ils diffusent brièvement un message avant d’être délogés. Une partie d’entre eux est arrêtée, d’autres prennent la fuite.

La tension monte d’un cran lorsque les mutins tentent de réactiver un front à Togbin, où des blindés sont encore opérationnels. Pour éviter un carnage dans cette zone densément habitée, le commandement béninois opte pour des frappes aériennes ciblées.
À la demande de Cotonou, le Nigeria intervient rapidement : son aviation neutralise plusieurs engins blindés en fin de journée, sans faire de victimes civiles.

Dans la foulée, une force d’attente de la CEDEAO, composée de soldats nigérians, prend position à Togbin. Une unité spéciale ivoirienne arrive également à Cotonou pour soutenir les opérations si nécessaire.

Au petit matin, soulagement : le général Abou Issa et le colonel Gomina sont libérés à Tchaourou, où les mutins en fuite les avaient emmenés en otage.

Face à la gravité de l’événement, le gouvernement béninois a observé une minute de silence en mémoire des victimes, saluant le courage de l’armée et la solidarité des peuples voisins.

Le président Talon a remercié la population pour son soutien et appelé à poursuivre la construction d’un Bénin fort, uni et résilient, où chacun devra répondre de ses actes.

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