Thiey Sénégal !
Chaque jour, tu m’étonnes !
Entre ceux qui portent espoir en toi et ceux qui sont dans le désespoir,
Entre ceux nourrissent inquiétude et confiance,
Entre ceux qui vivent tristesse et allégresse,
Entre ceux qui entretiennent manipulation, mensonges et franchise,
Entre ceux qui veulent voir ta barque tanguer et ceux qui se battent pour sa stabilité,
Dans ce décor, une seule frange de ta chair m’intrigue, m’interpelle, me désarçonne par son comportement.
Il s’agit de certains intellectuels qui ont troqué leur esprit critique contre la complaisance. Pourquoi ? Par peur de perdre des faveurs ? Ou par espoir de bénéficier de certains privilèges, des titres, des nominations ? Qui peut réellement expliquer leur mutisme et leurs jeux de séduction ?!
À quoi sert d’être docteur ou professeur si l’on n’a plus le courage de restituer à la société ce qu’elle a investi pour notre éducation et notre formation ?
À quoi sert d’être docteur ou professeur si l’on n’a plus le courage de calmer et soigner une jeunesse perturbée par le désespoir et le désenchantement ?
À quoi sert d’être docteur ou professeur si l’on n’a plus le courage de dénoncer les violences et d’alerter sur les dérives autoritaires et citoyennes ?
Et pourtant il fut un temps où on ne voyait que des universitaires occuper tous les débats publics.
Des docteurs par-ci, des professeurs par-là, en défenseurs des libertés, de la justice, de la bonne gouvernance, de la démocratie, et toutes sortes de luttes politiques, économiques et sociales inimaginables.
Aujourd’hui, de leur part, c’est soit le silence radio ou le tâtonnement méticuleux et bien calculé. Tout doucement, le terrain est glissant, rocailleux et épineux.
Heureusement, dans notre mémoire collective, demeurent ancrés des noms qu’aucune peur, aucune faveur, aucun privilège, n’ont pu acheter, ni réduire en silence leurs voix ou leur esprit critique.
Ils s’appellent :
Mame Cheikh Sidi El Mokhtar al-Kunti
Mame Cheikh Amadou Bamba Mbacké,
Mame El Hadji Malick Sy,
Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh,
Mame Cardinal Jacinthe Thiandoum,
Mame Limamou Laye,
Mame Ibrahima Niasse,
Mame Thierno Nourou Tall,
Mame Serigne Saliou Mbacké, pour ne citer que ceux-ci.
Ils ont apporté à leur communauté ce qu’aucun agrégé, docteur ou professeur d’université n’a jamais pu offrir seul.
À leurs semblables, leurs concitoyens et compatriotes, ils ont donné une éducation de l’âme autant que de l’esprit, une discipline intérieure, un sens du sacré et du devoir, une morale vécue au quotidien, et surtout une capacité à transformer tout combat en force de paix, de cohésion sociale et de dignité humaine.
Là où le savoir académique éclaire l’intelligence, ils ont éveillé les consciences.
Là où les diplômes forment des carrières parfois opportunistes, ils ont forgé des hommes et des femmes responsables, des citoyens sénégalais, pétris dans la patience, la résilience, le culte du travail et le don de soi.
Là où l’enseignement transmet des connaissances, ils ont incarné des valeurs, en créant dur tout le territoire national des communautés unies, structurées, pacifiées et solidaires, devenues balises sécuritaires de notre vivre-ensemble.
L’héritage de ces grands intellectuels ne se mesure ni en titres, ni en publications, mais en vies transformées, en peuple déterminé, en espérance transmise de génération en génération.
Ces bâtisseurs d’âmes, pères fondateurs de notre belle nation sénégalaise, nous ont laissés une œuvre insubmersible, profonde, durable, qu’aucune complaisance ne saura anéantir.
Ces bâtisseurs d’âmes, pères fondateurs de notre belle nation sénégalaise sont les premiers à mériter les titres de défenseurs des libertés et des droits humains, que certains intellectuels et politiques aiment tant exhiber comme des trophées de gloire pour flatter un égo calculateur et manipulateur.
Pour ma part, chers pères fondateurs, vous êtes et demeurez mes repères intellectuels et moraux. Sans oublier vos mères et épouses, ces grandes figures féminines qui se sont érigées gardiennes invisibles du patrimoine ancestral, qu’elles ont su transmettre génération après génération, aux fils et filles dignes et capables de préserver le précieux héritage.
Honneur à vous tous.
Que ceux qui portent aujourd’hui votre legs, ne baissent jamais les bras face aux usurpateurs et surtout à la complaisance. Il y va du Salut, de l’Avenir de la nation sénégalaise et de ce qu’il y a à préserver vaille que vaille comme Patrimoine identitaire pour la génération future.
One love
PlumeCitoyenne / MaremKANTE
Mardi 16 décembre 2025


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