Dakar, 26 août 2025 (VIBRACTU) – L’Assemblée nationale a adopté ce lundi la loi portant création de l’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC), en remplacement de la loi de 2024 désormais abrogée.
Cette réforme, présentée comme un retour à la « stricte légalité », corrige les incohérences relevées dans l’architecture précédente de l’institution.

L’ancien OFNAC exerçait en effet des prérogatives jugées contraires à son statut d’autorité administrative indépendante, allant jusqu’à s’attribuer des fonctions normalement réservées aux institutions judiciaires, telles que l’ordonnance de garde à vue ou la mise en demeure.
Ces pratiques ont été qualifiées « d’hérésie » par les parlementaires favorables à la réforme.

Le nouveau texte précise que l’OFNAC demeure une autorité indépendante, même si son rattachement administratif à la Présidence de la République a suscité des débats.
Selon les défenseurs de la réforme, ce rattachement vise à conférer à l’office une autorité renforcée, tout en réaffirmant qu’aucun de ses membres ne pourra recevoir d’instruction d’une quelconque institution.

La loi établit également un nouveau mode de désignation des membres. Un appel à candidatures sera lancé, ouvert à plusieurs profils : magistrats hors hiérarchie, agents de l’administration de la hiérarchie A avec au moins douze années d’ancienneté, enseignants-chercheurs de rang A, ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé.
Une commission indépendante examinera les dossiers avant que les douze membres de l’OFNAC ne soient nommés par décret présidentiel.

Cette procédure vise à garantir compétence, intégrité et pluralité des parcours professionnels, afin de doter le pays d’un organe capable de « jouer pleinement son rôle en toute indépendance et dans l’intérêt exclusif de la République ».