(Inondations à Kounoune) – Après l’hivernage, l’abandon : à quand une réaction du ministre Cheikh Tidiane Diéye ou du maire Pape Sow ?

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Dakar, 13 déc. 2025 (VIBRACTU) – Le soleil est bien là. Le ciel est bleu. À première vue, tout semble revenu à la normale en cette matinée du samedi 13 décembre 2025. Et pourtant.

À Kounoune, Almadies 2 et dans les nombreuses cités environnantes, zone pourtant très sensible aux inondations, la route raconte une autre histoire. Une longue piste rouge, creusée, rétrécie, bordée de tas de gravats abandonnés, comme autant de cicatrices laissées après l’hivernage.
Ici, les eaux pluviales sont peut-être parties, mais les difficultés, elles, sont restées.

Les habitants avancent avec prudence. Les piétons zigzaguent. Les véhicules ralentissent, parfois s’arrêtent. Deux voitures ne peuvent plus se croiser correctement. Chaque passage devient une épreuve. Et cela dure depuis plusieurs semaines, bien après la fin officielle des inondations.

« On ne rentre plus normalement chez nous », souffle un riverain dépité. En hivernage, le quartier est coupé du monde. Après l’hivernage, il l’est presque autant.

L’accessibilité reste le problème central, celui qui empêche de tourner la page.

Pourtant, à l’Assemblée nationale, des assurances ont été données concernant Touba. Des solutions ont été annoncées par le ministre pour en finir, une bonne fois pour toutes, avec les inondations dans la ville sainte. Et nous avons applaudi. Sincèrement.

Mais sur ce terrain-ci, une question s’impose : peut-il y avoir deux catégories de populations impactées par les inondations ?

Ici, l’urgence n’est plus l’eau qui tombe du ciel, mais ce qui a été laissé sur place :
routes défoncées,
gravats jamais évacués,
eaux pluviales encore stagnantes par endroits,
route principale fermée à cause de l’arrêt des travaux de réhabilitation,
et une circulation devenue pénible, dangereuse, décourageante.

Ce message s’adresse principalement au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Diéye, mais aussi aux responsables de la direction en charge de la lutte contre les inondations, dont l’intervention ne peut s’arrêter au simple retrait des eaux.

Il interpelle également le maire de Sangalkam, Pape Sow. Les populations regrettent son silence persistant, ses réponses rares, voire inexistantes, face aux nombreuses sollicitations de ses administrés. Une présence sur le terrain, un diagnostic partagé et des mesures concrètes sont aujourd’hui attendus.

Ce reportage n’est ni une attaque ni une polémique. C’est un appel documenté, images récentes à l’appui.

C’est maintenant, dans l’« après-inondations », que l’action est encore possible, utile et attendue.

Les habitants de Kounoune, Almadies 2 et des zones environnantes ne demandent pas l’impossible. Ils demandent simplement de retrouver un accès normal à leurs habitations, de circuler dignement, et de ne pas revivre les mêmes souffrances au prochain hivernage.

Sur ces routes poussiéreuses et ces déviations accidentées, le message est clair :
l’eau est partie, mais le problème est toujours là.

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