(Dim. 21 sept. 2025 – 13ᵉ numéro (VIBRACTU) – Le football sénégalais vit aujourd’hui une situation paradoxale : alors que notre pays brille sur la scène internationale avec les Lions de la Téranga, nos clubs, eux, peinent à exister dans les compétitions africaines.
L’ASC Jaraaf, championne du Sénégal en titre, et Génération Foot, lauréate de la Coupe nationale, sont engagés respectivement en Ligue des Champions CAF et en Coupe de la Confédération.
Mais leur aventure est déjà compromise par une réalité implacable : l’absence de moyens financiers.
Le Jaraaf a dû débourser près de 50 millions de francs CFA pour son seul déplacement au Cameroun ce week-end. La Fédération sénégalaise de football a certes apporté une subvention, estimée à 25 millions, mais cela reste insuffisant pour combler le gouffre budgétaire.
Génération Foot vit le même calvaire. Et pourquoi ? Parce que l’État du Sénégal a décidé de ne plus soutenir les clubs engagés dans ces compétitions. C’est là une erreur lourde de conséquences.
En Afrique, le Jaraaf ne représente pas uniquement la Médina, pas plus que Génération Foot ne représente seulement Déni Birame Ndao. Ces clubs, lorsqu’ils franchissent nos frontières, portent le maillot du Sénégal. Ils défendent nos couleurs, ils symbolisent notre football. L’État, garant de l’image nationale, ne peut pas se détourner de cette mission.
Soutenir les clubs engagés en Afrique n’est pas un luxe, c’est une obligation. Les compétitions africaines sont des vitrines où se joue la réputation sportive du Sénégal. Elles permettent aussi de valoriser nos jeunes talents et d’attirer des partenaires.
Comment espérer rivaliser avec les clubs marocains, égyptiens, soudanais ou sud-africains, massivement soutenus par leurs États, si nous laissons nos représentants se battre seuls ?
L’urgence est donc de revoir cette décision. Si l’État a pris la résolution de se retirer, il doit impérativement revenir dessus. Un partenariat intelligent peut être trouvé : la Fédération apporte une partie, les clubs se mobilisent, et l’État complète.
Dans le cas du Jaraaf, par exemple, un soutien supplémentaire de 25 millions de la part de l’État permettrait d’équilibrer le budget et d’éviter que les joueurs disputent la compétition dans la précarité.
Le football est un facteur d’unité nationale et de rayonnement international. Nos clubs sont les ambassadeurs du Sénégal en Afrique. Les abandonner serait une faute stratégique.
Aujourd’hui plus que jamais, l’État a l’obligation morale, politique et patriotique de soutenir le Jaraaf, Génération Foot et tous les clubs sénégalais engagés dans les compétitions africaines.
Parce qu’au-delà des victoires et des défaites, c’est l’image du Sénégal qui est en jeu.
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