En marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a accordé un entretien exclusif à France 24. Il s’est exprimé sur la mémoire coloniale, les relations avec la France, la réforme de l’ONU et la justice au Sénégal.
France : vérité et partenariat rééquilibré
Le président Faye a insisté sur la nécessité de faire toute la lumière sur le massacre de Thiaroye de 1944. Il salue Emmanuel Macron pour avoir reconnu le caractère de « massacre », mais réclame l’ouverture complète des archives françaises encore classées secret défense.
Il a confirmé la tenue en novembre à Dakar d’un séminaire intergouvernemental avec Paris. Selon lui, la relation est « plus sereine », même si elle doit être rénovée et rééquilibrée. Le retrait des bases militaires françaises, explique-t-il, n’est pas une rupture mais une affirmation de souveraineté.
ONU : une réforme indispensable
Le chef de l’État a critiqué l’impuissance des Nations unies face aux crises actuelles. Il cite l’exemple de Gaza, où une résolution votée par 145 pays a été bloquée par un seul. Il estime que l’Afrique doit obtenir au moins deux sièges permanents au Conseil de sécurité. « On ne peut pas ignorer un continent d’un milliard et demi d’habitants », martèle-t-il.
Macky Sall : la justice pour tous
Interrogé sur d’éventuelles poursuites visant son prédécesseur, Macky Sall, Bassirou Diomaye Faye a rappelé que la justice doit s’appliquer de manière égale à tous. Il insiste sur la présomption d’innocence, le droit à la défense et la nécessité de procès équitables, rendus par des juges indépendants. Pour lui, la paix civile dépend de cette impartialité.
La dette cachée et le FMI
Interrogé sur la dette cachée, Bassirou Diomaye Faye demande au FMI d’accélérer ses décisions : « Nous voulons savoir sur quel pied danser. » Il rappelle que le Sénégal a déjà respecté ses engagements pour rester crédible aux yeux de son peuple.
Entre mémoire historique, rééquilibrage diplomatique et justice nationale, Bassirou Diomaye Faye affiche une ligne claire : vérité, souveraineté et équité.
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