Dakar, 29 oct 2025 (VIBRACTU) – La Coordination des Associations de Presse (CAP) hausse le ton. Elle dénonce avec force les arrestations de Maimouna Ndour Faye, Directrice de la 7TV, et de Babacar Fall, Directeur de la rédaction de la RFM, ainsi que de leurs techniciens. Pour la CAP, ces actes constituent une atteinte grave et inacceptable à la liberté de la presse.
La coordination condamne aussi la coupure simultanée des signaux de la 7TV et de la TFM sur la TNT. Des coupures qu’elle juge illégales, arbitraires et sans fondement. Selon elle, il s’agit d’une offensive coordonnée contre la liberté d’informer, sans précédent depuis des années.
Ce qui choque encore plus : ces arrestations interviennent au moment même où Dakar accueille le Salon International des Médias d’Afrique (SIMA), en présence de délégations venues de 23 pays et de Reporters Sans Frontières (RSF), représenté par son Secrétaire général, Thibaut Bruttin. Pour la CAP, « le Sénégal envoie un signal désastreux à la communauté internationale », surtout alors qu’une mission du FMI séjourne à Dakar pour évaluer la gouvernance du pays.
La CAP interpelle directement le CNRA, seul organe habilité à suspendre un média selon la loi. Son silence est jugé « assourdissant » et pose la question de son indépendance.
Dans un contexte où la presse sénégalaise vit une crise économique sans précédent (subventions en retard, revenus publicitaires en chute, salaires impayés jusqu’à 14 mois), la CAP estime que ces arrestations et coupures de signaux aggravent la fragilité d’un secteur déjà à genoux.
Face à cette situation, elle appelle à l’unité et à la solidarité de toute la presse sénégalaise, au-delà des clivages. « L’heure n’est plus à la division, mais à la défense collective de notre liberté d’informer », martèle-t-elle.
La CAP exige la libération immédiate de Maimouna Ndour Faye et de Babacar Fall, le rétablissement sans délai des signaux de la 7TV et de la TFM et une prise de parole publique du CNRA sur les conditions de ces coupures.
Enfin, elle invite RSF, Article 19, Amnesty, HRW, CPJ, FIJ et toutes les organisations de défense des droits humains à rejoindre le combat pour la liberté de la presse au Sénégal.
« Nous ne reculerons pas. Nous ne nous tairons pas. »
Un message clair, lancé par la CAP, alors que le Sénégal risque de perdre son statut de modèle en matière de liberté de la presse en Afrique de l’Ouest.


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