Le Conseil municipal de Dakar tient, ce lundi matin, une séance décisive : l’élection du nouveau maire de la capitale, poste laissé vacant depuis la destitution de Barthélémy Dias. L’intérim est assuré jusqu’ici par Ngoné Mbengue, qui défend les couleurs de Taxawu, formation majoritaire dans l’assemblée municipale.

Face à elle, un adversaire de taille : Abass Fall, ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, mais surtout responsable de Pastef à Dakar. Minoritaire dans la capitale mais soutenu par le pouvoir central, il joue la carte du rassemblement.

D’après la presse, il aurait réussi à « sécuriser » non seulement les conseillers de sa coalition et de ses alliés, mais aussi à attirer une partie de Benno, grâce à un argument choc : sa promesse de démissionner du gouvernement dès son élection.

Un engagement présenté comme une garantie d’indépendance pour la Ville de Dakar, souvent prise dans l’étau entre rivalités locales et luttes nationales.

Mais l’équation reste incertaine. Barthélémy Dias, qui s’est désolidarisé de Taxawu, refuse de valider le processus. Il a saisi la Cour suprême en référé, pour demander l’annulation pure et simple du scrutin.

La haute juridiction se prononce ce lundi à 10 heures, soit avant même le début de la séance municipale.

En fonction de cette décision, deux scénarios : un report de l’élection qui prolongerait l’intérim de Ngoné Mbengue, ou un vote sous tension où la promesse de rupture d’Abass Fall pourrait rebattre les cartes.

L’issue sera connue dans les prochaines heures. Dakar s’apprête à vivre une journée politique à haute intensité.