Dakar, 16 oct 2025 (VIBRACTU) –
Après la remise officielle du Livre blanc sur le massacre de Thiaroye au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le Comité de commémoration du massacre des Tirailleurs sénégalais tiendra une conférence de presse ce vendredi 17 octobre à 15h30, au building administratif Président Mamadou DIA, à Dakar.
L’événement, placé sous l’égide du Bureau d’information et de communication du gouvernement (BIC-Gouv), s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 80ᵉ anniversaire du drame de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, lorsque des tirailleurs sénégalais démobilisés furent abattus par l’armée coloniale française alors qu’ils réclamaient leurs soldes impayées.
Le Livre blanc, fruit de plusieurs mois de recherches et de collecte de témoignages, propose une relecture historique et juridique de ces événements, longtemps considérés comme un tabou de la mémoire coloniale. Il aborde notamment les questions de reconnaissance officielle, d’accès aux archives, de restitution des corps et de réparation symbolique.
Selon le Comité, cette rencontre avec la presse vise à « présenter les conclusions du Livre blanc, expliquer la démarche scientifique engagée et évoquer les perspectives de travail avec les autorités sénégalaises et françaises ».
Pour votre information, un livre blanc est un document officiel qui présente une analyse approfondie sur un sujet donné, souvent accompagnée de constats, de propositions ou de recommandations.
Il sert généralement à informer le public ou les décideurs et à orienter le débat autour d’une question importante.
Dans le cas du massacre de Thiaroye, le Livre blanc vise à établir les faits, préserver la mémoire et proposer des actions concrètes pour la vérité et la justice.
Ce drame, survenu le 1ᵉʳ décembre 1944 à Dakar, marque l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire coloniale française.
Ce jour-là, des tirailleurs sénégalais revenus d’Europe, anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, furent abattus par l’armée coloniale alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs soldes et primes de démobilisation.
Le bilan officiel fait état de 35 morts, mais plusieurs historiens évoquent plus de 300 victimes. Longtemps passé sous silence, ce drame symbolise la violence de l’injustice coloniale et la lutte pour la dignité des soldats africains.
Ce n’est que l’année dernière, en 2024, que le président français Emmanuel Macron a reconnu pour la première fois qu’il s’agissait bien d’un « massacre », un geste salué par le Sénégal, qui poursuit aujourd’hui son travail de mémoire, de vérité et de réparation.
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