Dakar, 21 nov. 2025 (VIBRACTU) – Ankiling Diabone, surnommé le « Rocher » du judo sénégalais, n’est plus. Il s’est éteint ce jeudi 20 novembre 2025 à Ziguinchor, plongeant tout le sport national dans une profonde tristesse.
Avec sa disparition, c’est l’une des plus grandes figures du judo africain qui quitte la scène, un champion au courage légendaire et un homme resté droit jusqu’au bout.

Né en 1955 à Oussouye, Ankiling découvre le judo au CNEPS de Thiès et très vite, le tatami devient son terrain d’expression privilégié. Dans les années 80, il s’impose comme l’un des combattants les plus redoutés du continent : puissant, explosif, rigoureux, il portait ses adversaires à leurs limites avant de les renverser avec une maîtrise impressionnante.

Quatre fois champion d’Afrique des – 86 kg, une médaille continentale par équipes, des centaines de combats gagnés à travers l’Afrique, l’Europe et l’Asie… Diabone avait bâti un palmarès que peu pourront égaler.

Mais c’est en 1987, aux Jeux africains de Nairobi, qu’il entre définitivement dans la légende. Blessé, une côte fracturée en demi-finale, il refuse de renoncer. Il retourne sur le tatami, grimace, encaisse, puis triomphe. Médaille d’or.
Ce jour-là, le Sénégal découvre un guerrier au mental d’acier, un athlète pour qui le combat ne s’arrête jamais tant que la volonté reste debout.

Après avoir dominé sa catégorie pendant plus d’une décennie au niveau national, il devient entraîneur de l’équipe du Sénégal et accompagne les judokas jusqu’aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992.
Ceinture noire 6e dan, il transmet son exigence avec calme, humilité et respect.

Avec sa disparition, le judo sénégalais perd un champion, un maître, un symbole. Mais son esprit, lui, demeure. Chaque jeune qui foule un tatami retrouvera, quelque part, l’ombre inspirante d’Ankiling Diabone, celle d’un guerrier des tatamis qui n’a jamais reculé.