Dakar, 5 déc. 2025 (VIBRACTU) – Cent onze (111) cadres du Mouvement des Cadres Patriotes (MONCAP et MONCAP Diaspora) ont adressé une lettre ouverte au président Bassirou Diomaye Faye pour alerter sur ce qu’ils qualifient de « dérive préoccupante » du projet de la Rupture. Le document, daté du 30 novembre et enregistré au Bureau Courrier de la Présidence le 3 décembre, constitue l’une des interpellations internes les plus fortes depuis l’arrivée au pouvoir du chef de l’État.
Un détail n’a pas échappé aux observateurs. En effet, le nombre de signataires, 111, correspond exactement au numéro de la fiche de parrainages de Bassirou Diomaye Faye lors de la dernière présidentielle (Fiche 111), celle qui l’a porté au rang de 5e Président de la République du Sénégal.
Une coïncidence symbolique que plusieurs cadres voient comme un rappel appuyé des origines du projet et de la légitimité populaire qui l’a propulsé.
Dans leur texte, ces cadres réaffirment leur fidélité aux idéaux de justice, de transparence et de souveraineté. Mais ils estiment que ces principes sont aujourd’hui fragilisés par une « subversion du projet » et par une utilisation dévoyée de l’indépendance présidentielle.
La réactivation de la coalition « Diomaye Président » constitue, selon eux, l’un des signaux les plus inquiétants. Cette structure, qui devait rester un simple souvenir de campagne, est perçue comme l’instrument d’une puissance politique parallèle, aux antipodes de l’esprit initial de la Rupture.
Ils dénoncent également la nomination d’Aminata Touré, qu’ils considèrent comme incompatible avec les sacrifices consentis et la mémoire des martyrs. À leurs yeux, ces actes traduisent une tentative de « reconstruction d’un ancien système sous de nouveaux habits », contraire aux engagements pris devant le peuple.
Pour y faire face, les signataires formulent une série d’exigences « immédiates et sans équivoque ». Ils demandent la dissolution ou la mise en sommeil de la coalition « Diomaye Président », la fin du recyclage des figures de l’ancien régime, et la nécessaire convergence politique entre le Président et le Premier ministre Ousmane Sonko afin d’assurer la mise en œuvre effective du programme.
Ils appellent également à un dialogue direct entre le Chef de l’État, le Premier ministre et les représentants légitimes de la base, ainsi qu’à la création d’un conseil stratégique du Projet pour préserver la vision initiale et éviter toute dérive.
« Nous ne demandons ni postes ni privilèges », affirment-ils, assurant lutter pour « l’âme de la Rupture ».
Et de conclure que l’indépendance du Président « ne doit pas être celle de l’oubli », mais celle qui réaffirme la promesse faite au peuple.


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