(Sénégal) – Crise universitaire : Oumar Pène entre en médiation, la Génération 88 sonne l’alarme

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Dakar, 9 déc. 2025 (VIBRACTU) – Alors que la grève des étudiants paralyse l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) depuis plusieurs jours, une double dynamique s’est enclenchée hier lundi. D’une part, la médiation apaisante de l’artiste Oumar Pène et d’autre part, le diagnostic sans concession de la Génération 88 (G88), regroupement d’anciens dirigeants du mouvement étudiant des années 80 et 90.

En visioconférence depuis l’étranger, Oumar Pène, présenté comme un « ami des étudiants », a échangé durant 45 minutes avec les représentants des amicales de l’UCAD. Les étudiants ont réitéré leurs préoccupations majeures : 14 mois de retard dans le paiement des bourses de Master 2, des bourses suspendues, et un climat jugé tendu en raison de la présence des forces de l’ordre dans le campus.

Le chanteur a salué « la clarté et la légitimité » des doléances exprimées, tout en appelant à une défense des droits « dans un esprit de responsabilité et de non-violence ». Oumar Pène s’est engagé à relayer les inquiétudes des étudiants dès son retour à Dakar la semaine prochaine, aussi bien sur les bourses que sur la nécessité d’un apaisement pour favoriser la reprise des cours.
Il a également annoncé son intention de rencontrer les représentants des étudiants de l’UGB, de l’USSEIN, de l’UASZ et de l’UADB, eux aussi en mouvement.

Dans le même temps, la Génération 88 a publié une analyse sévère de la crise actuelle, estimant que les revendications liées aux bourses sont « légitimes » et que les affrontements observés sur le campus traduisent un malaise profond alimenté par l’absence de dialogue. Le regroupement pointe des causes structurelles que sont les dysfonctionnements du système LMD, le déficit d’infrastructures, la surpopulation universitaire, le manque de débouchés, les retards dans la sécurisation du campus et la culture du dialogue quasi disparue.

La G88 appelle au paiement immédiat des bourses en retard ; à l’arrêt des affrontements sur le campus ; à la relance d’un dialogue franc entre étudiants, autorités et tutelles ; à la création d’une Cellule Nationale d’Anticipation pour prévenir durablement les crises ; à un renforcement global de l’université (recrutements, infrastructures, régularité des bourses) et à la mise en place d’une Mutuelle des Étudiants.

Pour la Génération 88, seule une concertation nationale et soutenue permettra d’éviter l’enlisement d’une crise qui menace directement le bon déroulement de l’année académique 2025-2026.

Oumar Pène, lui, mise sur le dialogue et la confiance mutuelle : « Nous avons toujours su trouver des issues positives », a-t-il rappelé aux étudiants, convaincu que l’Université doit rester un espace d’apprentissage et non de confrontation.

La médiation se poursuit, avec l’espoir qu’un compromis soit rapidement trouvé pour permettre la reprise des enseignements et préserver l’avenir des étudiants.

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